Rencontre avec Ronan le Roscoët, chef de pôle opérationnel au sein de la Direction de la conservation des monuments et des collections (Le Centre des monuments nationaux), pour en savoir plus sur sa profession et sa passion des monuments!
#métier
Pouvez-vous presenter votre metier à nos lecteurs ?
Tout d’abord, la maîtrise d’ouvrage, particulièrement au CMN, consiste à la planification et à l’organisation des opérations de travaux sur les monuments dont l’établissement à la gestion, en prenant en compte plusieurs paramètres à croiser : l’état sanitaire de ceux-ci, le confort et la qualité des parcours de visites et de vie des agents, l’ambition de reconstruction de certaines parties de monuments dégradés, détruites et l’accès des monuments à tous les visiteurs.
Quant au rôle de chef de pôle opérationnel au sein de la Direction de la conservation des monuments et des collections (DCMC), il est d’organiser la progression de ces opérations, en veillant au respect du calendrier et du budget, à la bonne coordination dans l’élaboration des projets entre plusieurs directions et le monument, et d’aider les chargés d’opérations, en suivant au plus près l’avancement de ces dernières et en apportant une vision nouvelle avec un peu de recul.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre metier ?
Ce qui me plaît beaucoup dans ce métier est la confrontation des avis et besoins des différents intervenants, ayant chacun une approche différente suivant la vision du projet. La synthèse et l’adaptabilité que nécessitent ces discussions, pour aboutir in fine à une solution la plus proche possible des attentes de chacun et dans le budget défini, est passionnant. La réalisation d’une opération n’est que la concrétisation de ce travail fait en amont sur la définition du programme.
Les compétences importantes des acteurs présents sur les chantiers avec lesquels nous apprenons tous les jours est une autre source de satisfaction dans notre métier.
Comment se passe un chantier de restauration?
Les travaux de restauration sont les opérations les plus visibles mais également les moins fréquentes, elles sont effectuées sous la maîtrise d’œuvre d’un architecte en chef des monuments historiques (ACMH), qui a pour rôle de traduire en des termes techniques, les besoins qu’expriment le maître d’ouvrage (la DCMC donc au CMN), DCMC qui aura ensuite pour rôle de recruter les entreprises qui effectueront les travaux sous la baguette de l’architecte en chef.
Actuellement, le Centre des monuments nationaux mène environ une dizaine de chantier de restauration. Pour autant, tous les monuments requièrent une attention quotidienne, pour leur bonne conservation via l’organisation des travaux d’entretien dont les monuments ont la responsabilité, du fait de la proximité et de la fréquence que nécessitent ces interventions.
Comment sensibilisez-vous le public a la conservation des monuments ?
La sensibilisation du public à la conservation relève surtout d’un travail de communication, de médiation vis à vis du public, qui n’est pas la formation de base des architectes, ni des entreprises de travaux ou encore des maîtres d’ouvrages. De plus, les normes de sécurité et de responsabilités réduisent ces possibilités, comme par exemple pour les visites de chantier, qui seraient un véhicule de cette sensibilisation.
Les délais contraints des opérations nous amènent souvent à aller au plus efficace, réduisant la marge de sensibilisation. Pour autant, nous essayons de travailler sur cette question, notamment au château d’Azay-le-Rideau, qui propose une exposition « Qu’est-ce que ce chantier ? » qui permet d’expliquer aux visiteurs les différentes facettes d’un chantier tel que celui-là.
Quel a ete le projet le plus impressionnant que vous ayez mene ?
À ce jour, au CMN, il s’agit probablement de la restauration de la Rose occidentale de la Sainte-Chapelle pour le plus intéressant et celui de la réparation des corniches de l’Arc de triomphe pour le plus impressionnant.
Quels sont les prochains chantiers de monuments du CMN dont vous pouvez nous parler ?
Je ne pourrai parler que de ceux du pôle opérationnel Ouest dont je m’occupe. La réouverture de la colonne de Juillet à la Bastille se prépare et nous confronte à des problématiques nouvelles et inédites puisque le chantier se situe sur un rond-point. La restauration de sa mosaïque fissurée, objet des infiltrations intérieures, seront intéressantes à suivre.
Le diagnostic de la fin de la restauration du clos et de couvert de la Sainte Chapelle de Paris sera passionnant à analyser.
#passionchateau
Passionne de patrimoine? Depuis quand?
Sans doute depuis l’âge de 15 ans, de par l’éducation, les rencontres, les valeurs qu’il transmet.
Quel chateau a ete votre plus belle decouverte?
Difficile de répondre à cette question, tellement dépendant du contexte de la découverte, de la qualité de la présentation, de la météo du jour. Je me souviendrai toujours de la découverte du château de Pierrefonds par les bois, venant de Compiègne en vélo, au cours de mes études d’ingénieur fraîchement arrivé à Paris. Je pense aussi à celle du château de Bussy-Rabutin et de ces jardins si bien entretenu par Rémy ou encore des châteaux écossais dans leur environnement si particulier, en plein hiver dans les lands. Le château de Versailles n’est donc finalement pas le premier qui me vient à l’esprit.
De nouvelles visites de prévues?
Pas dans l’immédiat, nous avons déjà beaucoup à faire dans ceux du CMN.
Un chateau que vous reveriez de visiter?
La silhouette du château de Neuschwanstein m’a toujours fasciné.