Après Les jardins, l’administration, la conservation, voici la communication! un point fort dans le développement des Châteaux auprès du public, nous nous sommes entretenues avec Emmanuel Egretier, chef de la mission communication du Centre des Monuments Nationaux.
#metier
– Pouvez-vous presenter votre metier à nos lecteurs?
Au sein de la mission communication, je suis en charge de coordonner et d’élaborer une politique de communication pour l’ensemble des monuments en lien avec la direction générale et les directions transversales, en m’appuyant sur les 4 pôles qui constituent cette mission, à savoir : le pôle presse et partenariats médias, le pôle de la communication digitale, le pôle de la communication externe (relations publiques, édition, publicité) et le pôle de la communication interne. De plus, nous développons une politique de partenariats médias et institutionnels.
Au CMN, il y a plusieurs « types de communication » : celle des monuments en tant que tels, celle des événements culturels et de conservation et celle de l’établissement en tant qu’institution sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication.
– A quel point la communication est-elle importante pour le Patrimoine ?
La politique de communication pour le CMN est d’une importance capitale et ce, pour différentes raisons. Quelle que soit la cible, il s’agit non seulement de faire venir toujours plus de visiteurs et/ou de les fidéliser, et de faire connaître le CMN comme le référent légitime du patrimoine monumental en France, en rappelant ses 3 missions principales – animation, gestion et conservation des monuments – qui lui ont été confiées par l’Etat.
Nous développons donc une politique de communication de proximité, liée aux territoires, mais également des politiques à l’échelle nationale et internationale.
– Comment reflechissez-vous la communication autour d’une exposition ou d’un chateau ?
En fonction du budget alloué à la communication, nous adaptons notre champ d’action. Au départ, il s’agit de créer et de réfléchir à l’identité visuelle de la campagne que nous souhaitons mener (exposition ou campagne autour d’un monument).
Par la suite, nous élaborons une campagne de communication externe, avec l’élaboration d’un plan d’affichage, d’encarts publicitaires, de distribution de supports de communication … et d’un plan média, comprenant les relations presse et la mise en place de partenariats médias. Enfin, conjointement à la campagne de relations presse, nous lançons une campagne de communication digitale (livetweet, jeu facebook, periscope, …).
D’une façon générale, il s’agit en priorité de toucher et de fédérer tous les médias en région et ensuite de travailler sur une résonnance médiatique nationale, voire internationale.
– Qu’a apporte le numerique pour les monuments d’apres vous ?
S’il s’agit d’une politique numérique visant nos différents supports de médiation dans les monuments, elle le fruit de deux directions : celle de la direction de la conservation des monuments et des collections (DCMC) et celle de la direction du développement culturel et des publics (DDCP). La politique numérique du CMN a d’ailleurs fait l’objet d’une conférence de presse au mois de mars.
S’il s’agit de communication digitale, nous avons un pôle qui fait partie intégrante de la mission communication. Depuis maintenant plusieurs années, nous avons en effet beaucoup développé ce pôle. Par exemple : création de pages facebook dans de nombreux monuments, qui viennent s’ajouter à la page institutionnelle créée en 2009, création d’un compte Twitter et d’un compte Instagram (2012), développement de l’animation de tous ces réseaux (Jeux concours, livetweet, Periscope), développement des synergies avec les autres pôles de communication digitale des établissements culturels.
Le CMN a ainsi été le premier établissement culturel à utiliser l’application Periscope lors des dernières journées européennes du patrimoine, pour une visite en direct des appartements de la Duchesse de l’Hôtel de Sully.
– Fonctionnez-vous differemment suivant si la communication est digitale ou papier ?
Oui. Par définition, la communication digitale est plus directe, plus concise, et porte souvent sur les « petites histoires » de nos monuments. Il s’agit de créer un lien direct, fort et durable avec un public souvent différent (plus jeune) de celui qui, habituellement, visite les monuments.
– Que reveriez-vous de mettre en place?
J’aimerai beaucoup développer une série de programmes courts pour présenter nos monuments, ses métiers, ses animations culturelles, … sur une chaine publique, avant ou après le JT. En effet, le rôle de la télévision et des chaines généralistes est, encore à ce jour, le média le plus prescripteur.
– Comment voyez-vous l’evolution de la communication dans le patrimoine et la culture ?
Je pense que la communication digitale pour le secteur de la culture et du patrimoine n’est qu’à ses débuts. Mais petit à petit celle-ci deviendra primordiale. Je pense que les futures générations consommeront la culture « via » les réseaux sociaux ou autres plateformes numériques, tout comme c’est déjà le cas pour les produits habituels (voyages, vêtements, ..).
#passionchateau
– Passionne de patrimoine? depuis quand?
Depuis toujours. J’ai été élevé dans une famille où nous avions l’habitude, dès l’enfance, de visiter châteaux, musées, abbayes, cathédrales ….
– quel chateau a ete votre plus belle decouverte?
A 9 ans, j’ai découvert le château de Vaux le Vicomte, et l’histoire incroyable de Fouquet. Cette visite a été particulièrement marquante : j’y ai découvert la beauté des décors, de l’architecture extérieure, des jardins et tous ces artistes extraordinaires, qui plus tard ont participé à la construction du château de Versailles.
– De nouvelles visites de chateaux prevues?
Oui. Sur un plan professionnel, le CMN va rouvrir à la visite les châteaux de Villeneuve-Lembron dans le Puy-de-Dôme, un rare château de la transition Renaissance/classicisme, et le château de Montal dans le Lot, joyau de l’architecture Renaissance qui abrita pendant la 2nde guerre mondiale la Joconde et d’autres tableaux du Louvre.
– un chateau que vous reveriez de visiter?
Le château d’Oiron, qui en plus d’être un fleuron de l’architecture classique, est le bateau amiral des collections d’art contemporain du CMN.