Pas d’étude, pas de métier. Ah non pas là
Né en 1814 : 2014 est donc l’année du bicentenaire de sa naissance !
Architecte sans faire d’étude (un autodidacte), On le connaît plus en tant que grand restaurateur (200 monuments!). Il a été beaucoup critiqué car il interprétait les monuments. Son truc c’est de comprendre le monument et son contexte historique pour le restaurer, au lieu de continuer le travail de ses prédécesseurs. Certains monuments ont même été « Dé-restaurés » car cela ne plaisait pas.
« Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. »
Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle – Tome 8, « Restauration »
Pour apprendre l’architecture il a voyagé : en Italie et en France. Il observe, il dessine, il s’intéresse à tout (vêtements, musique, mobilier, armes) et ça l’inspire. Lui ce qu’il aime c’est le Gothique ! Aaah le gothique ! « Il y voit l’apogée en terme d’économie de moyens, de solidité, de clarté » (Détours en histoire N°5). Il va ainsi recréer dans ses restaurations son moyen-âge rêvé.
Les restaurations
Petite liste non exhaustive de ses restaurations : Cathédrale Notre-Dame de Paris, Notre-Dame d’Amiens, Basilique de Vézelay, basilique Saint-Denis, La Sainte-Chapelle, Cité de Carcassone, Mont-Saint-Michel, Grande place de Bruxelles, Château de Pierrefonds, Château de Coucy, château d’Eu, château des tours.
En 1840, Prosper Mérimée, alors inspecteur général des monuments historiques choisit Viollet-Le-Duc (petit jeunot de 26 ans) pour restaurer la basilique de Vézelay (en si mauvais état que des pierres tombaient à l’intérieur du lieu). Essai réussi : Il aime de plus en plus le moyen-âge !
En plein 19eme siècle, le romantisme, le moyen âge et les ruines on adore ça. En 1857, Napoléon III lui demande de restaurer le château de Pierrefonds pour ses réceptions et y mettre sa collection d’armes. Enfin, plutôt sa femme Eugénie ! quand Napo III devait choisir par tirage au sort quel château reconstruire, elle inscrivit le nom de Pierrefonds sur tous les papiers !
Viollet-Le-Duc s’occupe de tout (architecture, mobilier, vitraux, peintures murales) et créé spécialement pour ces chères dames des sièges pour qu’elles puissent s’asseoir avec leur crinoline.
En 1842, pas de flèche à Notre-Dame de Paris. Mais avant on s’en fichait un peu de cette cathédrale, on peut remercier Victor Hugo pour l’avoir mis sous les feux des projecteurs avec son roman. C’est cette fois-ci Louis-Philippe qui souhaite la restauration. Un concours est organisé et Notre-Dame gagne une flèche de 96 mètres de hauteur et le moyen-âge idéal de Viollet-le-duc.
Eugène et ses folies
A Pierrefonds il se fera représenter en Saint Thomas sur les portails de la Chapelle. Il y met également plein d’escargots, des hiboux et des salamandres/crocodiles sur les façades.
On pourra même y voir 36 positions différentes de chats. Pourquoi des chats ? car Eugène adorait son chat (pré-Lagarfeld) et pour le reste des animaux on ne sait pas trop pourquoi.
ah oui, il y a aussi des mini-châteaux (mais mignons) !
A Notre Dame de Paris, il se fera encore en Saint-Thomas. Mais pas comme les autres apôtres, lui regardera la flèche.
Aller plus loin
–Le château Hanté de Pierrefonds – Histoire Très personnelle
–Entretiens sur l’architecture de Viollet-le-duc
–Viollet-Le-Duc de Françoise Berce
Expositions
–Armes et armures , dessins de Viollet le Duc : les dessins originaux de Viollet le Duc au château de Pierrefonds.
–Trait pour Trait : à la cité de Carcassone : Mise en avant du travail de l’architecte de la réflexion à la mise en action (dessins, films, mobiliers, publications originales).